Douce nuit... - Libre

Je n'étais pas rentrée chez moi. Mes parents ne s'en rendraient même pas compte. Ma mère peut-être dirait-elle que j'ai besoin de courrir pour faire s'en aller mes troubles neurologiques, mon père dirait que je pirate la banque où se trouve le compte de monsieur O'Bama, rien de bien "maternel" en fin de compte. Mais je m'en moquais. Tout ce que je constatais c'est que j'allais devoir passer la nuit dans cette salle de classe. Je n'ai jamais était celle que l'on remarquait. Bien souvent les professeurs ne réalisaient pas qu'ils m'avaient dans leur cours malgré que je sois au premier rang. Mes notes étaient dans la moyenne et tout les cours durant je prenais des notes. Même dans le lycée, j'étais presque invisible. Sauf pour les éléments perturbateurs qui remarques les effacés et leur font vivre des lynchage immatures. La prof d'Anglais avait fermé la porte alors que je rangeais mes affaires dans mon sac. Je ne l'avais pas entendue verrouiller la salle. Misère... En plus, je n'avais pas mon téléphone sur moi. Génial n'est-ce pas ? Soit je criais à la fenêtre pour qu'on vienne m'ouvrir et alors je me prendrais la plus grande honte de ma vie, soit je prenais sur moi et attendais patiemment le lendemain que quelqu'un ouvre la porte. À bien penser, peut-être que les élèves turbulents avaient des punitions d'intérêt général et devraient passer dans la soirée pour nettoyer les salles...

Jamais auparavant d'examen ne m'avait fait autant stresser. Enfin ce n'était pas du stress, mais disons que je m'en préoccupais. Durant toute la journée je n'ai pas cessé d'y penser. Ce n'est qu'une épreuve d'exercice, ça n'aura aucun impact sur les véritables examens, mais je ne le sentais vraiment pas... Comble de l'anxiété, j'avais oublié mon livre pour réviser. C'étaient des maths. Imaginez comme j'adore cette matière et voilà que j'en oubliais le livre histoire de m'assurer une descente vertigineuse mais rapide aux Enfers ! C'est alors que je remontai dans ma voiture et me rendit au lycée afin de récupérer ce maudit bouquin. Vu le nombre de fois que nous l'avions fait, fracturer l'établissement n'était plus un obstacle. Les verrous des fenêtres étaient très basiques. Bref, je montai les marches jusqu'à mon casier et vis de la lumière sous l'une des classes de première. Je l'approchai et toquai avant de parler d'une voix douce et amicale.

_Y a quelqu'un ?

Rester calme, là était tout le truc pour ne pas devenir. Même s'il n'y avait personne et que je pouvais laisser libre cours à mes démences, je n'aimerais pas me faire de mal à moi-même, alors mieux valait que je m'assois, que je respire et que je ferme les yeux. Assise au milieu de la salle, on aurait put dire une enfant punie à vie. Je croisai mes bras pour y poser mon visage et tenter de trouver le sommeil. Mais des bruits se firent entendre dans le couloir. Je levai la tête. Un instant passa et une voix résonna. Y a quelqu'un ? Disait-elle. C'était un garçon, qui avait l'air gentil ma foi. Commençant à me lasser de ne pas être face à la seule machine me comprennant, je tentai un appel à l'aide. Rien ne s'en fit entendre. Je fermai les yeux et m'imaginai que c'était qu'un cauchemar et que si ça se passait mal, je me réveillerais. C'est là que je pus parler. O-oui. J-je... je suis enfermée... Je baissai la tête qui se replaça finalement dans mes bras croisés. J'étais rouge de honte...

Mon oreille était presque collée contre la porte, je ne voulais pas manquer une seule voix qui pourrait émaner de cette salle. C'est alors que timidement, j'eus une réponse.

_O-oui. J-je... je suis enfermée...

De suite je me suis dit comment elle a fait ? ou encore des trucs comme dans le genre pas d'chance....

_J'vais m'débrouiller pour trouver une clé.

Je me mis alors en route vers la zone administrative dans l'espoir de trouver des clés. Je fouillai partout : tiroirs, placard ouverts, bureau d'accueil, de secrétariat... Ah ! Miracle, un trousseau apparut face à moi. Je m'en emparai et remontai vers la salle.

_J'ai trouvé quelques clés, j'vais voir si elles fonctionnent.

Lorsque j'entendis la réponse du jeune homme, je respirai un grand coup. Il avait l'air gentil, je n'étais pas tombé sur le premier guignol qui me rirait au nez ou qui demanderait qui c'est et quand il s'apercevrait que je ne suis qu'une première de la classe geekette bizutée à longueur de journée il inventerait une excuse à trois sous que je serais obligée de prendre et je finirais ma nuit ici sans manger sans boire. Et sans mon ordinateur... J'ai trouvé quelques clés, j'vais voir si elles fonctionnent, entendis-je à travers la porte. Je me levai vers celle-ci, comme si ça allait changer quelque chose... J'écoutais avec l'espoir que l'une d'elles soient la bonne, les clés défiler dans la serrure. Il n'y a pas de numéro sur la porte qui pourrait t'aider ? Ils font ça souvent dans les locaux administratifs, un numéro sur la clé et sur les portes qu'elle ouvre... Il devait sûrement le savoir, mais on ne sait jamais, c'est peut-être une idée.

À l'intérieur, j'entendis une chaise glisser au sol et des pas s'approcher de moi. Elle aurai mieux dut rester assise, il y avait peu de chances pour que l'une des clés que j'avais en ma possession fonctionne... Mais bon, j'essayais tout de même chacune d'elle.

_Il n'y a pas de numéro sur la porte qui pourrait t'aider ? Ils font ça souvent dans les locaux administratifs, un numéro sur la clé et sur les portes qu'elle ouvre...
_Ah pas bête mais... non, y a rien.

Je tentai ma chance avec les deux dernières clés du trousseau. En vain...

_Je crois qu'on va passer au plan B.

Je mis les clés dans la poche de mon jean avant de faire ma demande.

_T'as pas une pince à cheveux à donner en sacrifice pour ta libération par hasard ?

Finalement, ça aura aider un soupçon, car il n'y avait pas de numéros ni aucun signe distinctif apparement. Raté. Je crois qu'on va passer au plan B. Un plan B ? Ai-je chuchoté pour moi. Je me demandais qui pouvait avoir un plan B pour sortir d'une salle de classe fermée une pauvre fille à sept heures du soir... Mais je pense que je n'avais pas le choix, je devais lui faire confiance si je ne voulais pas faire de cauchemars toute la nuit... T'as pas une pince à cheveux à donner en sacrifice pour ta libération par hasard ? Non, il allait fracturer la serrure ? Carrément ?! En même temps, je ne voyais pas que faire d'autre... La moitié des locaux étaient verrouillés, je me demandais même comment avait-il put faire pour rentrer dans le lycée, mais ce sont des questions que je me réserve pour après, ou qui resteront sans réponses pour ainsi dire. Euh... J'ai deux épingles à nourrice si tu veux... Effectivement, aucun enthousiasme ne se faisait ressentir dans ma voix, mais c'est que je n'étais pas du genre à braver les interdits.